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Rêves

Les Rêves

Arcadie - Huile sur bois | Diamètre 60 cm

Le géant - Huile sur toile | 146 x 114 cm

Ses genoux plient, elle s’incline vers l’arrière. Ce léger déséquilibre du corps, l’amorce d’une chute, le tout début d’un vertige est frappant chez ce personnage de taille modeste mais parfaitement central.

Ses genoux, on les devine sous sa tunique rouge. On ne voit pas ses pieds, sur la verte rive.

L’inclinaison de tout le corps vers l’arrière plonge la tête délicatement dans un large aplat mouvant et brunissant, énorme fleuve ou lac, le corps dérive encore vers la gauche, légèrement. Drôle de noyade symbolique, cheveux humide et lisses, les yeux ouverts sur nous. Par ces yeux, on regarde le tableau : c’est une vision !

De quelle nature est cette eau, cette matière qui confine au brun sombre le long du large golfe ? Un lac d’où ressort la cité engloutie, la ville d’Ys ? Du fond du lac, au bout de la nuit, des fragments de ville hallucinés, géométriques, électriques surgissent : une boutique, un mort, trois autos plein phare, deux réverbères et deux formes géométriques plus abstraites qui n’ont pas encore éclos mais dont la forme est issue des sous-bois au confins du fleuve. La vision vient des lumières étranges sous les arbres, formes qui se transforment et se multiplient comme des porches, des entrées de lumières.

SeuilCouchant, Huile sur toile | 145 x 97 cm

Trois personnages, côté jour, donnent l’autre antériorité de la composition, humaine celle-ci et je dirais divine, aussi. Très grande, la femme blonde, verticale, fixe franchement la vision.
La voit-elle ou la suscite-t-elle ? Son regard semble provoquer la chute et le vertige. Sans aucune inclinaison, comme les ifs, arbres des morts (répondent au réverbères qui éclairent le squelette), elle connaît le passage de la vie à la mort.

Déméter ou Perséphone. Déesse, elle sait transformer le jour en nuit, l’eau en mémoire. Ses cheveux sont de la couleur qu’on lui doit: mystère d’Éleusis.
La figure énigmatique des deux moines rouges, référence intime du peintre, (souvenir d’un choc esthétique, m’a-t-elle dit) belle image, me semble quitter la mythologie pour une autre mystique. Un homme allongé va mourir, sa cruche est vide (la voilà la nature de cette eau !). L’autre, Saint Benoît, je crois, debout, l’aide au passage. La beauté de ce geste, les deux bras en passerelle entre la vie et la mort, se répercute en s’agrandissant à travers les personnages, les regards et les espaces. Cette antériorité, côté jour, complète celle, côté nuit pour nous ramener à la vision.

Pourquoi la mort-ville-nuit s’oppose à la vie-nature-jour et l’envahit ?
L’immense golfe gonfle, le cercle de Dante s’étend, la déesse aux cheveux de blé voit sa rive se réduire. Hadès gagne avec sa mégapole. Dans ce constat quasi-écologique, l’humain, ce personnage modeste mais central, dérive avec la montée des eaux dans cette banlieue verte et brune, glauque, entre les mondes et nous regarde tout au fond des yeux.
Voilà où nous sommes.

Jacques Serres

Adam et Eve - Huile sur toile | 162 x 114 cm

Circe - Huile sur toile | 162 x 97 cm

La fille aux nattes - Huile sur toile | 30 x 30 cm

Le lavoir - Huile sur toile | 146 x 114 cm

Le port - Huile sur toile | 130 x 97 cm

Rapenzel - Huile sur toile | 60 F

Saint Denis - Huile sur toile | 60 F

L'aéroport - Huile sur toile | 60 M

Paravent - Technique mixte: acrylique, feuilles d'or sur tissu. 230x160 cm

Conception et réalisation : Fabien Macaire